Un trop-plein de fruits et vous ne voulez pas les gâcher, quoi de mieux qu’une confiture ? Ce réflexe de produire des confitures avec nos fruits n’est qu’un réflexe récent dans l’histoire de l’humanité.
Effectivement, les premiers écrits qui mentionnent des moyens de conservation d’aliment date de Pline l’Ancien dans son œuvre « Histoire naturelle » publié en 73 après J-C. Dans ses écrits, on peut notamment retrouver un certain nombre de recettes de conservation, notamment pour les raisins et le miel. Puis au IVème siècle, Palladius, auteur du très célèbre traité sur l’agriculteur repris dans le « De Re Rustica », renseigne à son tour dans son ouvrage des éléments pour réaliser des recettes confis.
Cependant, ses œuvres tombent en désuétude, et ses recettes de confiserie ne sont désormais pratiquées principalement que par les citoyens les plus aisés jusqu’aux croisades.
En effet, ce n’est qu’avec l’avènement des croisades que font jaillir de l’oubli les confitures telles qu’on les connaissent aujourd’hui. En effet, le sucre est introduit en Europe par l’intermédiaire de la canne à sucre provenant du monde arabe. Mais ce n’est pas tout, la dénomination « confitures» provient également du monde arabe. À l’origine, le terme « confiture » fait référence à toutes les confiseries réalisées à partir d’aliments cuits dans du sucre, du sirop ou encore dans du miel. Ainsi, jusqu’au Moyen Âge, pour désigner la confiture telle que nous la connaissons actuellement, il fallait parler d’ « électuaire ». Un terme bien différent de confiture, me direz-vous. Néanmoins, cette appellation collait à merveille à l’utilisation de l’électuaire à cette époque. Tout simplement, car l’électuaire provient du latin « eleucterium », qui signifie « médicament à lécher ».
Tout comme le Coca-Cola des temps modernes, la confiture alias électuaire était utilisée comme un médicament. L’utilisation de l’électuaire comme un médicament provient de nouveau de la pharmacopée du monde arabe. Néanmoins, les fortunés aimant particulièrement l’électuaire ont introduit ce médicament à la consommation commune en le savourant en toute fin de repas. Comme il est de tradition de terminer un repas des plus délicats par une bouchée de fromage, il était d’usage pour les fortunés de terminer leur repas par une bouchée d’électuaire. Cet usage était particulièrement prisé pendant les banquets médiévaux.
Ce faisant, cette tradition a contribué à ce que l’électuaire rentre dans les mœurs alimentaires des Européens.
Qui plus est, Nostradamus, apothicaire, publie en 1555 un « Traité des fardemens et des confitures » qui a fait sensation chez tous les fins gourmets de confiserie. Il consacre, notamment dans son œuvre, plus de 30 chapitres sur ce thème. Il élabore des recettes gourmandes, mais principalement des recettes curatives. Il propose entre autres son incontournable sirop laxatif à base de roses rouges.
De plus, le roi François 1er a également favorisé l’apparition de l’électuaire au sein du territoire français, car il en était un fin passionné et plus singulièrement du Cotignac. Le Cotignac est une confiserie qui se fait à base de confiture de Coing. Ainsi, ce passage de l’électuaire d’une utilisation dans le domaine pharmaceutique à la consommation alimentaire a contribué à l’obsolescence du terme d’électuaire au profit de l’appellation confiture. En même temps, qui serait enclin de consommer un produit dont le nom renvoie à son utilisation pour traiter des maladies ? De ce fait, la mutation du terme électuaire au profit de confiture a inéluctablement soutenu la consommation de confiture.
Néanmoins, ce n’est que l’introduction du sucre de betterave qui propulsera la consommation de confiture dans une tout autre dimension. En effet, l’élaboration de la confiture avant l’introduction du sucre de betterave dans le continent européen devait essentiellement se réaliser à l’aide de la canne à sucre. Or, le sucre provenant de la canne à sucre était un produit non seulement rare, mais également
onéreux. Ce faisant, les confitures étaient un produit assez luxueux, car uniquement les plus fortunés pouvaient acquérir ce mets. Ainsi, l’importation du sucre de betterave a fait en sorte d’amortir drastiquement les coûts de fabrication des confitures et d’en produire à l’échelle industrielle pour en faire profiter au plus grand nombre.
Arôme noble de Moselle perpétue cette longue tradition de fabrication de confiture à la main et local, tout en restant original en y intégrant du safran.
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